22 Jan
La honte

La honte

Parmi les émotions souvent vécues en thérapie mais aussi dans la vie, on compte la honte. Il s’agit d’une émotion difficile à rencontrer, d’abord parce qu’elle est subtile à percevoir mais aussi parce qu’elle est souvent douloureuse lorsqu’on la touche. Elle est directement liée à la vulnérabilité.

Si la culpabilité touche ce qu’on a fait, la honte touche à qui on est. La culpabilité peut être vue comme un rempart qui nous avertit quand on s’apprête à dépasser nos limites. Une fois le questionnement complété, il est sain de laisser la culpabilité de côté puisqu’elle ne sert plus à grand chose. On peut se demander de quoi on se sent coupable et si ce qui génère cette émotion est lié à nos valeurs, à quelque chose de véritablement important pour soi ou si elle s’appuie sur des croyances induite par l’extérieur ; si elle tient à ce qu’on pense que les autres attendent de nous.

La honte c’est la petite voix qui murmure qu’on n’est pas assez bon, celle qui fait résonner nos blessures en nous rappelant les erreurs passées responsables de ces marques sur notre estime de soi. C’est la voix qui répète : « Tu n’es pas capable », qui demande sans cesse « Qui es-tu pour oser » C’est le sentiment d’être inférieur ou celui que les autres nous perçoivent ainsi. On pourrait même dire que la honte s’apparente au dégoût de soi. Difficile alors de trouver assez d’amour de soi pour prendre soin de cette émotion et éventuellement la laisser derrière. C’est ainsi qu’en découvrant qu’on vit de la honte, il est possible de susciter encore plus de honte. Encore une fois, il faudra être doux avec soi-même et accueillir ce qui est là, une respiration à la fois.

Pour se dissiper la honte a besoin d’un espace pour exister. Parfois, elle aura besoin de s’exprimer en présence d’une personne qui sait accueillir sans juger, ce peut être un(e) amie en qui on a confiance ou un(e) thérapeute. D’autres fois, on ne pourra que reconnaître que la honte est là et qu’on n’est pas en mesure de la laisser partir et ce sera très bien ainsi à ce moment du processus. Il se peut aussi qu’en s’avouant à soi-même ce que l’on vit, elle s’apaise. Dans tous les cas, la douceur et la compassion envers soi même seront de mise.

Pour poursuivre la réflexion, un vidéo très intéressant de la passionnante Brené Brown sur la honte.

Merci à Fannie Gauthier Labrie pour la relecture inspirante et à Frédéric Pérusse pour la contribution à la réflexion.